Biographie
Charles-Ferdinand Ramuz est né à Lausanne le 24 septembre 1878. Il a fait des études de Lettres à l’université de Lausanne et y a obtenu sa licence en 1901. Il a exercé la profession de maître d’études au Collège d’Aubonne avant de comprendre rapidement qu’il n’était pas fait pour l’enseignement. Il s’est alors rendu à Paris et a étudié à la Sorbonne où il a préparé une thèse sur Maurice de Guérin. Il y a vécu entre 1904 et 1914 et y a écrit Aline (1905), Jean-Luc persécuté (1909) ou encore Vie de Samuel Belet (1913) Il a aussi écrit des nouvelles, des chroniques et des poèmes (dont le recueil Le Petit Village en 1903). Les thèmes spécifiques ramuziens, tels que la solitude de l’homme face à la nature ou la poésie des terres, des vignes et du lac y étaient déjà présents. À Paris il a fréquenté des artistes et écrivains suisses et français tels que Charles-Albert Cingria, André Gide ou encore le peintre René Auberjonois. C’est pendant cette période qu’il a acquis la maîtrise artistique. Dès 1914, il s’est installé parmi les vignes du Lavaux et n’en a plus bougé. Il a vécu dès lors une existence retirée mais s’est tout de même impliqué dans la vie littéraire. Il a animé les Cahiers vaudois et dirigé la revue Aujourd’hui de 1929 à 1931. Son écriture, après son retour en suisse, est devenue plus révolutionnaire, avec l’abandon de la narration linéaire et la multiplication des points de vue. Il adopte souvent un narrateur collectif et anonyme, « on ». Ses romans parlent d’ordre et de transgression, de création et de destruction, d’ouverture et de fermeture. Son écriture audacieuse lui a valu les critiques de ceux qui lui reprochaient d’écrire mal « exprès ». Pendant cette période il a écrit, entre autres, L’Amour du monde (1925) et La Grande peur dans la montagne (1926) qui marquent l’apogée de sa carrière littéraire. Les personnages de Ramuz sont tragiques, ils sont menacés par la souffrance, la folie ou la tentation du mal. Dès 1924, après une longue « traversée du désert » où son œuvre ne connaît pas le succès, l’éditeur parisien Bernard Grasset publie ses livres et en négocie les traductions dans le monde entier, lui assurant ainsi le succès auprès de la critique et du public, et la postérité. Dans les dernières années, Ramuz est aussi l’auteur d’essais politiques et autobiographiques. Charles-Ferdinand Ramuz est mort à Pully en 1947.
Sources: Dictionnaire des littératures suisses, sous la dir. de Pierre-Olivier Walzer, Ed. de l’Aire, Lausanne, 1991; Alain Nicollier, Dictionnaire des écrivains suisses d’expression française, Genève : éditions GVA; Charles-Ferdinad Ramuz sur Wikipedia
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